Sémeac Evasion

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Pic de Bazès et Navaillo (Montagne)

PICS BAZES ET NAVAILLO

Nous sommes bien là, tous les trois, Michelle, Jean Pierre et moi au sommet du Navaillo. Un doux soleil, un peu timide, mais pas du tout en conformité avec le calendrier nous chauffe les épaules. Nous avons du mal à quitter ces lieux magnifiques mais nous devons nous résoudre à rejoindre la vallée. Nous sommes donc partis ce matin vers 9 heures du refuge du Haugarou. Un peu triste ce lieu. Une pancarte : » A VENDRE » nous laisserait croire que la maison est inoccupée si une fine fumée ne s’échappait de la cheminée. Aucune trace de neige, une catastrophe pour les gardiens, une bénédiction pour nous. Tout de suite, le sentier du col de Bazès nous accueille. Tout le long du parcours, les poteaux indicateurs de la piste de ski de fond se dressent, presque honteux d’être aussi inutiles. Après quelques grimpettes courtes mais rudes, nous découvrons le col, large échancrure ouverte sur l’ouest de la chaine. Un petit détour vers la droite et nous rejoignons le sentier du Bazès. Une raide montée qui ne nous surprend pas tant nous la connaissons nous conduit au sommet du pic. Quelques instants de repos sont les bienvenus, juste le temps de donner ou d’essayer de donner un nom aux différents pics qui nous entourent. Même Michelle, spécialiste en la matière, présente quelques signes d’hésitations. Le Bazès n’étant pas notre unique but de la journée, nous repartons vers le Navaillo par une arête rocheuse, facile mais qui demande un peu d’attention et nécessite quelques prises de main sur des rochers humides. JP semble ne pas s’en inquiéter tant il caracole devant. Ah ces marches trop hautes pour qui a de petites jambes ! L’arête s’arrête doucement et joliment sur une prairie et un col sans nom. Nous goûtons un court instant au plaisir de marcher à l’horizontal. Mais le Navaillo arrive vite avec sa trace couverte de roches calcaires joliment torturées par l’érosion. Au sommet nous prenons enfin possession de notre salle à manger d’un jour, magnifique si l’on accepte un peu d’inconfort. Nous savourons alors le plaisir d’être là, dominant la vallée et ses brumes, les villages et leurs halos de fumées légères, et au-dessus de nous un ciel outrageusement bleu et limpide pour la saison. Par un nouveau tour d’horizon, nous donnons un nom à différents pics, mais il reste encore beaucoup d’imprécisions dans nos recherches. Et arrive le moment où il devient nécessaire de quitter ces instants de bonheur. Un sentier plongeant entre des arbres clairsemés nous ramène au refuge où la cheminée se pare toujours de sa fumée bleutée. La gardienne est bien là, solitaire. Elle va quitter les lieux, appelée vers d’autres cieux plus remuants. Voilà, ce fut une petite sortie, bien agréable, sans neige, mais nous avons le temps pour chausser les raquettes.

G H