Sémeac Evasion

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Au pic de l'Aigle, un Dimanche (Montagne)

AU PIC DE L’AIGLE, UN DIMANCHE

Dimanche, 24 janvier, nous sommes 12 montagnards à nous extraire de nos véhicules garés sur le petit parking du village de MONT, 12 volontaires pour la sortie du pic de l’AIGLE. C’est bien loin des 41 participants à la marche du mercredi et encore plus loin des 74 présents à la galette des rois mais 12 est un chiffre honorable pour une balade en montagne. Nous sommes en hiver, du moins il faut se le dire et surtout y croire tant la température atteint des niveaux printaniers. Le programme prévoit une sortie en raquettes. Un rapide regard sur les flancs dénudés des alpages presque verdoyants des collines environnantes et vite la décision est prise de laisser nos raquettes dans leurs douillettes enveloppes, le tout replongé au plus profond des coffres de voitures. Pas un brin de neige alentour, juste un mince filet blanc sur les crêtes que nous allons visiter. MONT est un minuscule et joli petit village, un peu endormi, quasiment désert, avec une magnifique église décorée de peintures anciennes. Des sculptures dispersées çà et là, des fontaines embellissent la placette et les ruelles. Nos dames sont attirées par la gravure du diable. Pourquoi ? Après un regard sur ces richesses, nous entamons la montée par une rue joliment pavée, raide mais confortable. Un chemin non moins agréable y fait suite et nous mène à un vaste col, juste au-dessus du CAP DE BOSC. La pente était relativement douce mais que dire de celle qui nous attend pour rejoindre la cime du CAP DU TUQUET. Les innombrables bergers et randonneurs qui, durant des décennies, ont tracé ce sentier ne connaissaient que la ligne droite allant du col au sommet. Pas de zigzag, rien que du tout droit, le genre de raccourci qui épuise vite les organismes. Sébastien le jeune, caracole loin devant et moi le vieux, je suis en loques en arrivant au sommet. Le souffle court de certains de mes camarades me montre que je ne suis pas seul à souffrir. Une petite descente, puis une légère remontée nous font toucher le sommet du CAP DE PEYREHICADE. Là, nous découvrons la suite de l’itinéraire. C’est une majestueuse courbe ascendante, en pente douce, qui va nous déposer au sommet de notre pic de l’AIGLE, notre but d’aujourd’hui. La neige daigne enfin apparaître sur ce dernier tronçon de montée, mais tant de randonneurs nous ont précédés que la marche sans raquettes ne pose aucune difficulté. Une vue magnifique s’offre alors à nos regards, récompensant nos efforts de la matinée. Nous ne pourrons jamais avoir assez de verve poétique pour décrire la beauté de la chaine qui se déroule devant nous. De la MALADETTA jusqu’au PIC DU MIDI et même au-delà, ce n’est qu’une succession de pics, de bosses et de vallons sur un fond de ciel bleu à vous arracher les yeux. Et qu’importe si l’on ne peut pas poser un nom sur chacun d’eux. Malheureusement, nous ne sommes pas seuls et notre sommet est bien encombré. Là-bas, un peu plus loin, une «’’pittore’’ déneigée attend nos augustes arrière-trains pour déguster le casse-croute de midi. C’est un instant idéal qui se prolonge longtemps, longtemps, mais qu’il faut bien interrompre à un moment donné. Nous redescendons rapidement jusqu’au CAP DE BOSC et nous constatons que, parfois, la descente fatigue plus les jambes que la montée. Plutôt que de reprendre le fond de la vallée, nous restons sur la crête au-dessus du bois d’AGUDES et passons rapidement au sommet de la modeste bosse du PENE D’AUBE. Ce bon sentier nous ramène directement au village toujours aussi beau et endormi. Voilà, ce fut une belle sortie sur un magnifique parcours, avec un ciel radieux et des images exceptionnelles. Dusse-t-elle en souffrir dans sa modestie, cette balade, nous la devons à Michelle Cauchy, qui l’a retrouvée dans ses innombrables souvenirs d’escapades en moyenne montagne. Merci Michelle et qui proposera aussi bien ou mieux encore ?

G H