Sémeac Evasion

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Sortie Linas de Broto (Montagne)

 
 
TROIS JOURS A LINAS DE BROTO :

26/27/28 août 2010

 
 
 
Avant de lire ces quelques lignes, remercions d’abord la famille Loaso dans son ensemble. Sans elle, nous n’aurions pas vécu trois journées magnifiques dans une ambiance chaleureuse. Elle avait tout prévu, l’hébergement, les transports, les festivités et même le soleil qui nous accompagna tout le temps de notre séjour. N’oublions pas, dans nos remerciements, nos dévoués organisateurs du bureau.
 
Jeudi 26.
 
7 h. devant le club, halte-là les montagnards sont là. Nous voyons passer furtivement les cyclistes qui partent pour une longue et rude étape jusqu’à Linas. Au passage à Lourdes, nous retrouvons Michelle, Anne Marie et, à quatorze, nous filons vers Gavarnie.
Col des Tentes, au parking, complètement saturé, quelques maigres places subsistent pour garer nos véhicules. C’est Marcadieu, jour de marché. Deux cars ont craché leur cargaison de voyageurs multicolores, plus ou moins bien équipés pour affronter les sentiers mal pavés. Sur la route du col de Boucharo et sur le sentier du refuge de la brèche, une longue, très longue procession s’étire. Cela ressemble aux dessins du peintre des montagnes, le célèbre Samivel.
Col de Boucharo (Bujaruelo en espagnol), beaucoup moins de candidats pour la descente. Qui aurait l’idée de débuter une sortie par un dénivelé négatif ! La solitude va nous accompagner jusqu’en bas. Le sentier, bien tracé, nous montre des paysages originaux pour nous bigourdans : les cols de Boucharo et de la Bernatoire à l’envers. En face, s’ouvre l’immense vallée d’Otal avec, sur une crête lointaine, notre but : la Tendenera. A la fin du parcours, nous marchons entre deux haies de buis à l’ombre bienfaisante et débouchons sur le magnifique site de Bujaruelo avec son pont antique qui enjambe le rio Ara aux eaux plus claires que le ciel qui nous éclaire.
Quelques instants de répit et d’admiration devant un tel spectacle et nous reprenons notre marche. Un long sentier qui monte haut sur la falaise et qui suit l’étroite vallée de Bujaruelo nous dépose au puerto Nuevo de Santa Elena. Les eaux du rio froides et toujours aussi limpides nous offrent une merveilleuse piscine. Jusqu’aux mollets pour les uns, en plongeons pour quelques courageux, nous soignons nos pieds douloureux et nos corps moites de sueur.
Une nouvelle marche sur le même sentier mais en rive droite nous dépose à San Anton où l’on retrouve le goudron de la route. Grégoire, en organisateur exemplaire, est venu à notre rencontre et va nous véhiculer jusqu’à l’hôtel, nous soulageant ainsi des nombreux kilomètres qui nous séparent de Linas de Broto. Le camping car de Charlie l’aidera dans ce transport. A l’entrée du village, nous formons une haie d’honneur pour accueillir nos valeureux cyclistes qui arrivent, souriants mais exténués. Avec 195 kilomètres dans les jambes, cela se comprend aisément. Prise d’assaut des chambres de l’hôtel, douches et nous voilà d’attaque pour l’apéro servi sur le terrain de jeu de Linas. Tout le village est là car se prépare un match international de pétanque entre l’Espagne et la France avec, paraît-il des désirs de revanche. Qu’importe le résultat, puisque l’ambiance reste chaleureuse et la journée s’achève sur un bon et plantureux repas. Des pourparlers s’engagent avec l’hôtelière pour avancer l’heure des petits déjeuners : ce sera 7 h.
 
Vendredi 27
 
Le pic de la Tendenera est au programme sous la haute direction de Pascale. Un montagnard aime en principe marcher mais lorsqu’il peut éviter la montée fastidieuse d’une piste longue et poussièreuse, il accepte tous les compromis possibles. C’est ainsi que Grégoire, aidé par plusieurs de ses amis du village, nous transporte au refuge Soaso de Linas à 1600 m d’altitude sans distiller une goutte de sueur. Il a obtenu l’autorisation officielle d’ignorer les interdictions et d’ouvrir les barrières de protection de la piste. Un immense cirque herbeux, barré au nord par une imposante crête rocheuse s’ouvre alors devant nous, sous un soleil toujours aussi radieux. Nos sacs, alourdis par une grosse quantité d’eau en prévision d’une journée assoiffante pèsent sur nos épaules mais nous partons vers ce beau et prestigieux sommet que nous devinons bien vite dans le lointain. Presque personne pour troubler notre solitude. Comme à l’habitude, la file s’étire, chacun marchant à son allure. L’herbe tendre fait place à la rocaille et aux éboulis plus ou moins confortables. Après une longue montée, nous arrivons sur la crête menant au sommet. La pente se redresse et le terrain nécessite parfois l’usage des mains. Un dernier passage étroit et exposé où il vaut mieux ne pas chuter nous conduit au gros cairn sommital de la Tendenera. L’effort fut rude mais quel spectacle en récompense ! La vue s’étend sur 360 degrés. Tous les hauts sommets, dans une atmosphère bleutée, se dressent devant nous : Vignemale, Ossau, Mont Perdu, tous les sommets de Gavarnie, pics d’Enfer et combien d’autres encore ! Pyrénées que vous êtes belles et immenses vues de si haut et nous, que nous sommes petits ! Il est difficile de quitter un tel spectacle mais les estomacs crient famine. C’est sur la crête, un peu plus bas, que nous mangeons quelques menues victuailles. A la descente, nous récupérons tout notre monde et revenons au refuge Soaso. Trois groupes se forment pour rejoindre Linas : Un groupe de vaillants descend à pieds par un beau sentier le long du rio Torrosal, un autre en VTT en enfourchant les vélos montés jusqu’ici par Greg et enfin un dernier qui préfère le confort tout relatif d’une descente en voiture sur une piste chaotique.
En soirée, se déroule la suite de la rencontre internationale de pétanque arrosée par le traditionnel apéritif où nous prenons soin de vider définitivement les bouteilles afin qu’elles ne souillent pas les coffres des voitures au retour
Le repas du soir est aussi copieux et aussi bon que celui de la veille.
 
 
Samedi 28.
 
Réveil peu matinal, nous ne sommes pas pressés par le temps. Pendant que les cyclistes enfourchent à nouveau leurs petites reines pour un retour par le col du Portalet, nous reprenons les véhicules pour rejoindre à nouveau Bujaruelo et son joli petit pont d’un autre âge. Le vent frais et l’heure matinale enlèvent toute idée de baignade. Un dernier au revoir à nos chauffeurs et, livrés à nous-mêmes, nous reprenons vaillamment le sentier emprunté jeudi matin. Sous un soleil toujours aussi généreux, nous revoyons les mêmes paysages mais dans l’autre sens. Là haut, dans le creux du col, déferlent d’éphémères et vaporeuses vagues de brume qui se disloquent dès leur arrivée en Espagne. Ferait-il mauvais temps en France ? Un vent assez violent nous contraint à chercher refuge derrière de gros rochers pour achever nos dernières réserves de nourriture si laborieusement transportées et ballotées pendant trois jours.
Peu de monde au col de Boucharo en ce milieu d’après midi, les gens sont encore en altitude. Le pot de l’amitié au sympathique petit bistrot de Gèdre achève cette randonnée réussie à tous points de vue.
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G H