Sémeac Evasion

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Vagabondage en altitude (MONTAGNE)

VAGABONDAGE EN ALTITUDE

 

     A l’Hospice de France ce lundi 22 juillet, déjà un peu de monde circule  sur les parkings. Devant nous se dessine le décor de la rando de notre journée. C’est une puissante muraille coiffée d’une crête qui parait inaccessible tant elle est haute et redressée. Elle ferme comme un verrou un vaste vallon large et encore très verdoyant.  Un sentier large et de faible pente va pourtant nous monter jusque là-haut, sentier admirablement tracé et aménagé par des générations d’anciens. Combien de contrebandiers, de maquisards, d’évadés, d’émigrés, de bergers et maintenant de touristes et de montagnards l’ont emprunté ? Il n’est qu’à lire l’usure de certaines pierres aux passages délicats.

     Dès le départ, comme au tour de France, les gros marcheurs s’échappent et les derniers, de leurs pas de sénateur, écrivent leurs randonnées en  solitaire. Pourquoi se presser devant un si joli décor? C’est la grande excuse des trainards ou des philosophes. Ce sentier, à coups de zigs et de zags réguliers, un peu monotones franchit cette muraille si rébarbative vue de l’Hospice. Et tout le monde arrive au refuge de Venasque fait de constructions disparates, pas très jolies, un peu comme une injure faite à la beauté des lacs, les booms du port qui lui servent de parure. Une merveille qui fait cliqueter les obturateurs. Mais là n’est pas le but de la journée. Sur la gauche, encore invisible, se cache le port de Venasque environ 200 mètres plus haut. Malgré les jambes un peu lourdes pour certains, la troupe entame la montée vers ce port mythique. Plus nous prenons de l’altitude, plus la beauté des booms se dévoile. On dirait des perles incrustées dans la rocaille ocre du sol. Le bleu intense des eaux rappelle la splendeur des saphirs.

       Un dernier effort, un dernier coup de rein et  nous franchissons la curieuse échancrure du port, comme si le coup de sabre d’un géant avait rompu l’arête frontalière pour permettre le passage entre deux pays. Ce que nous découvrons paie, oh combien, les efforts accomplis pour se hisser jusque-là. Toute la chaine de la Maladeta et même au-delà s’étale devant nos yeux. C’est une collection inouïe de sommets de 3000m et plus avec, cerise sur le gâteau,  l’Aneto et ce qui reste de son glacier, point culminant des Pyrénées à 3404 m. C’est une merveilleuse surprise pour ceux qui découvrent le spectacle, le même bonheur pour ceux qui sont déjà venus là. Quelques pas et nous passons en Espagne manger nos provisions sous une chaleur torride que nous oublions devant ce si beau panorama. Nous retournons en France rejoindre nos lacs et, sur leurs rives, nous octroyer une pause, un bain et une succion  de doigts de pieds par des vairons voraces.

    Une longue, longue descente nous ramène à l’Hospice de France où nos gosiers desséchés  apprécient fort  les boissons fraiches d’une jolie serveuse oubliant parfois les commandes passées. Quelques bourricots adorables viennent nous tenir compagnie.

   Les participants : Michelle et Christian C, Martine B ; Martine G, Cathy, JP, Miche D,  Clément et Gérard

GH