Sémeac Evasion

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Lac du Barbat (par GH)

           

                                       LE   LAC DU BARBAT, UN 18 JUIN

       « Oh merde, je me suis trompée ». C’est un peu en ces termes que débute notre journée programmée pour monter au lac du Barbat. C’est une communication téléphonique entre Thérèse et Annick sur le ‘’parking habituel‘’ où nous attendons patiemment Annick. Et Annick ne vient pas. Elle a simplement oublié que le départ était programmé pour 7 h 30 et  non 8 h. Néanmoins, son sac de montagnarde aguerrie étant prêt depuis la veille, nous lui donnons rendez-vous à Lourdes. Et c’est elle qui nous attendra au funiculaire.

        Tel le scénario habituel, dès notre arrivée à Lourdes, la valse des essuie-glaces débute. Leurs doux ronronnements vont nous accompagner jusqu’au lac d’Estaing. Chacun de leurs battements efface la pluie mais aussi nos espoirs de vivre une belle journée. Tout au long de la route, il pleut, au lac, il pleut encore. Bien au chaud dans nos véhicules, nous envisageons la suite : faire le tour du lac d’Estaing, redescendre ou attendre. Cette dernière solution est bien la meilleure. En quelques minutes, le voile du ciel se déchire, une belle et large plaque bleue éclaire soudain le paysage devenu moins gris. Moins gris aussi notre moral. C’est plus qu’il n’en faut pour chausser vivement  nos chaussures, endosser nos sacs et attaquer le raide et boueux  GR 10.  Aux abords d’Arrioussec, la pluie nous cueille à nouveau, vous savez, cette pluie qui nous fait sortir les ponchos du sac, ajuster péniblement les sursacs et qui cesse quelques minutes plus tard, toute heureuse de nous avoir joué un sale tour.

      Nous montons sur le GR10, sous un ciel tantôt laiteux, tantôt lumineux, jusqu’aux cabanes du Barbat. L’une, très jolie mais fermée, l’autre beaucoup moins accueillante mais ouverte nous offre son mobilier misérable. C’est l’image symbolique du riche  qui ne veut pas partager ses richesses et du miséreux qui offre le peu qu’il a. Sur trois mousses posées sur trois lits métalliques, nous mangeons confortablement à condition de ne pas trop écarter nos fessiers des bords de la ferraille.  Dehors, le temps au beau moyen, suffisamment beau pour nous faire recharger les sacs et reprendre le sentier jusqu’au lac du Barbat, but programmé par notre chef suprême. Il nous attire, c’est l’appel du 18 juin. Le temps se tient au beau moyen, plutôt moyen que beau mais enfin. Le paysage nous enchante, alors nous restons un long moment au bord de cette eau sauvage et rugueuse, propice aux farces des petits malins qui aiment arroser leurs petits camarades avec une eau si froide, aussi froide que la vengeance qui viendra un jour prochain.

   La descente s’opère par le même sentier, raide et glissant à souhait. A Arrioussec, jambes un peu lourdes, nous préférons la douceur et le confort de la large piste à la raide et glissante trace du GR. De retour aux voitures, toujours pas de pluie, ce qui nous autorise à déguster nos rafraîchissements bien au sec. Merci corona, nous sommes mieux ici que dans un bar soumis aux lois du confinement.

Belle journée qui mal débuta et bien se termina.

                                                                                    G H