Sémeac Evasion

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Rendez-vous en Couserans (Séjour Ariège septembre 2022)

 

 

RENDEZ VOUS EN COUSERANS

 

 

vendredi 2 septembre 2022 :

Sur les coups de 20 heures, Magali nous accueille à l’Hostellerie des Trois seigneurs en terre massatoise. Les montagnards reviennent de leur escapade au lac du Garbet. Frustrés de ne pas avoir pu grimper au lac bleu en raison du brouillard, fourbus d’avoir dû franchir de gros blocs de pierre, escalader et désescalader un sentier. Excellent entraînement pour les deux jours suivants !

La maison ignore la diététique des sportifs. Tant mieux !  Une bonne salade de vache (pas le bestiau mais le fromage du coin) avec moulte lardons ouvre les estomacs et les prépare à accueillir un excellent sauté de dinde, une boule de glace…accompagnant une tarte aux pommes devrait assurer une éventuelle bonne digestion…

samedi 3 septembre 2022 :

Le ciel semblant plus clément que ce que la météo avait annoncé, nous allons pouvoir réaliser les programmes prévus :

- Pour les 5 cyclos : trois cols : le col de Port attaqué dès le départ de Massat (12 km à (6% en moyenne), après la descente sur Tarascon et le long faux-plat montant sur Vicdessos, le port de Lers (12 km à 7,5% de moyenne), le col d’Agnès depuis l’étang de Lers (4 km à 7%) et descente sur Massat, soit 85 km.

- Pour les 16 montagnards : départ d’Aulus les bains, boucle cascades d’Ars, étang de Guzet, Aulus, 900 mètres de dénivelé positif.

- Pour les 8 marcheurs :  la cascade d’Ars aller-retour, 600 mètres de dénivelé positif.

Montagnards et marcheurs doivent se retrouver au retour de leurs randos.

En 2h15, les marcheurs ont atteint le pied de la cascade. Les efforts sont récompensés par une vue superbe, malgré une écharpe de brume qui en dissimule la partie haute au gré du vent. Oh, ce n’est pas les 400 mètres de la cascade de Gavarnie ! Mais, c’est une magnifique chute de quelques 250 mètres qui fera s’extasier une basco-bigourdane qui n’en croyait pas ses yeux. Le pique-nique pris, le retour s’effectue prudemment la première demi-heure afin d’éviter de glisser sur les pierres humides et roulantes.

Aux alentours de 15h45, les marcheurs peuvent se féliciter de leur performance et …se déchausser en attendant les montagnards. Au téléphone, Mimi indique à Bernard qu’ils se trouvent à 2 km de l’arrivée et le prévient qu’il y a un poignet cassé. Thérèse sera le quatrième du club victime d’une fracture du poignet depuis le début de l’année. Stoïque et courageuse, elle a terminé la rando après avoir reçu les premiers soins de Béatrice, notre toubib maison.

Le service des urgences de l’hôpital de Saint Girons, où Béatrice l’accompagne guidées par Bernard l’Ariègeois confirme le diagnostic : fracture du poignet droit avec déplacement. Protégée par un plâtre provisoire, Thérèse devra se faire opérer dès son retour à Tarbes.

A 20 heures, chaque groupe, satisfait d’avoir honoré sa feuille de route, se retrouve pour une soirée seigneuriale autour de l’apéro et… d’un bœuf bourguignon précédé d’un plateau de charcuterie locale et suivi d’une île flottante sensée faciliter la digestion.

dimanche 4 septembre 2022 :

Les nuages ont quitté le ciel couseranais, seule une brume évanescente perdure aux premières heures de la journée dans les fonds des vallons laissant les sommets dégagés. Tant mieux car les programmes des cyclistes (le fameux « mur de Péguère », connu des coureurs et aficionados du Tour de France, 3,5 km à 15% de moyenne, 18% pour le premier) et des montagnards (le circuit du pic des Trois seigneurs, 2199 mètres, 1000 mètres de dénivelé positif par l’étang d’Arbu et retour par les crêtes jusqu’au port de Lers) sont ambitieux pour un troisième jour d’efforts et après quelques généreux dîners. Mais, l’optimisme est la meilleure et la plus saine des cames sans compter sur la délicieuse omelette cuisinée avec les  généreux cèpes trouvés la veille ! Pour les marcheurs, auxquels Thérèse s’est jointe, l’objectif est plus modeste : ils feront la grimpette du col de Péguère au cap de Carmil, soit 300 mètres de dénivelé en pente très raisonnable, parrainés par le seigneur du Couserans, le Mont Valier. Objectif limité, certes mais avec une vue grandiose du Pic du Midi de Bigorre à l’ouest au Carlit à l’est.

Il paraît qu’ils ont fait au sommet de Carmil une étrange rencontre. Ils ont vu arriver un bonhomme, botté et canne en main. Il a cette démarche un peu lourde, brinquebalante et sûre des vachers. Il vient prendre des nouvelles de son troupeau. La conversation s’engage, d’abord en français puis en patois avec Bernard. Il s’adresse à Nicole pour la prévenir que le beau temps ne durera pas. Naïvement et fièrement elle lui décline les origines du groupe : Tarbes. Là, la tête inclinée de celui qui va sortir une vacherie, dissimulant un sourire moqueur et madré, il répond avec cet accent traînant et rocailleux : « Oh, Tarrrbes est le pot de chambrrre des Pyrrrénées ! » Et il poursuit son chemin comme si de rien n’était. Nicole n’en revient pas, elle en serait presque vexée. Elle ne connaît pas l’humour provocateur des hommes de la terre en Couserans….

A 13h, Martine restée au repos à Massat, les cyclos et les marcheurs se retrouvent au col de Port. Deux intrépides cyclistes ont rempli leur mission : le mur de Péguère ! Les trois autres se sont contentés du col de Port. Après, il faut le mentionner, que, tous les cinq aient fait l’ascension du col du Saraillé.

Pendant que les montagnards suent sang et eau à l’assaut du Trois seigneurs, nos amis assiègent l’Auberge de la Sapinière afin sustenter…gastronomiquement. Les plus gourmands et les plus curieux veulent connaître ces plats aux noms méconnus et bizarres : rouzole et coudénous. Le premier est une farce sous forme de galette que l’on trempe dans l’azinat (soupe de légumes tirés du potager) – c’était le plat principal des paysans -. Le coudénous est une saucisse de couenne que l’on peut manger de différentes façons : avec des pommes de terre poêlées ou dans un cassoulet.

Ainsi, cyclistes et marcheurs, et les montagnards également – même s’ils ont préféré les seigneurs des sommets à Epicure - auront eu un aperçu de ce coin perdu du Couserans, le Massatois et le Boussenacais. Ils en sont satisfaits. Et le régional de l’étape n’en est pas peu fier !!!

BB