Port Vieux
Ce matin-là, le ciel reste tout paresseux
Et masque tous sommets à nos regards anxieux
Plus haut, iris et campanules en camaïeu
Eclairent des ruines brunâtres et quelques pieux
Qui se souviennent encore de ces temps glorieux
Ou les mines de galène animèrent ces lieux.
Plus haut encore une échancrure c'est le Port Vieux
Qui nous offre un autre spectacle prodigieux
Palette de couleurs, tableau merveilleux
Noire ampélite, grès lie de vin, calcaire laiteux
Superposés, enchevêtrés, dessins mystérieux
Prolongent avec bonheur le décor majestueux.
Ultime effort, le sommet du Pic de Port Vieux
Nous laisse fourbus, sans voix, mais offre à nos yeux
La grâce, d'une nature sereine sous les cieux.
Le Port de Barroude vaste désert caillouteux,
Accueille trois jeunes isards tranquilles et gracieux
Grain d'humanité dans cet univers rocheux.
En bas, les lacs d'azur sont des miroirs soyeux
Que les randonneurs ont investi très nombreux
Tandis que l'on dépasse les restes encore fumeux
Du refuge, jetons un regard comblé, heureux
Sur le chemin parcouru, les sommets silencieux
La muraille abrupte, la bouche de Port Vieux.
MCA juillet 2015