LE COURTAOU DE LA LIT
Mercredi 9 février, pluie, vent, éclaircies éphémères, la galère quoi. Et dire que demain, c’est la sortie » montagnols » !
La nuit est passée. Jeudi 8 février, nous sommes 11 vaillants sur le ‘’ parking habituel’’, sous un ciel radieux et dans un froid assez mordant, présages d’une belle journée. Magie de la météo et de ses sautes d’humeurs. Nous discutons pour choisir le lieu de notre destination en fonction, non pas de nos désirs, mais de l’état des routes car il a neigé cette nuit. Va pour la vallée de Lesponne et les cabanes de la Lit. La route sèche nous amène vite au-delà de Lesponne où la conduite se complique. Un peu de poudre blanchit le macadam et les murs de neige, de chaque côté, interdisent tout stationnement correct. Nos pilotes, doux sur l’accélérateur et légers sur le volant, nous posent presque au bout de la route. Un peu de marche sur le macadam gelé et nous attaquons le manteau neigeux. Ne cherchons pas des traces anciennes, il n’en n’existe pas. Heureusement, Michel, aussi solide et efficace qu’un chasse neige, nous ouvre un passage des plus confortables, au moins pour ceux qui restent en arrière. Et comme je connais bien la situation, je me propose d’être le serre-file de la colonne. Inutile de chercher le sentier d’été, il disparaît sous 60 centimètres de neige. Quelques chutes sans gravité (c’est mou la neige) un petit pont qui s’écroule sous un poids lourd, de la poudre tombée des branches basses dans le cou et nous voilà au débouché de la clairière où se niche le courtaou de la Lit. Merveilleux spectacle de ce panorama d’une blancheur immaculée, vierge de toute trace, spectacle réservé à ceux qui partent tôt. Hélas, pour atteindre nos cabanes, nous massacrons ce tapis immaculé. Ceux qui nous suivent ne connaîtront pas ce que nous venons de voir. Devant le danger des coulées de neige, nous préférons en rester là pour aujourd’hui. Quelques-uns, en soif d’efforts supplémentaires, iront un peu plus haut, découvrir l’orri. Long sera le repas tant il fait doux. Quelques ‘’bourricages’’ viendront baptiser des imprudentes qui n’ont pas vu venir le danger.
La descente est grandement facilitée par nos traces de montée, et, en peu de temps, nous quittons nos raquettes, presque aux voitures. L’hôtellerie étant fermée, (bizarre en période de vacances) nous plongeons rapidement vers Baudéan. Rapidement ai-je dit ??? C’était sans connaître la surprise de la journée. Imaginez-vous sur l’étroite et tortueuse route du Chiroulet et qu’un gros semi-remorque de 38 tonnes se dresse devant vous. !! Surprise également lorsque vous constatez que ce gros bahut fait marche arrière. Il se gare pour nous laisser passer pensions-nous alors. Que nenni, il faisait aussi route vers Beaudéan sans aucune possibilité de faire un demi-tour pour se remettre dans une position plus logique. Le chauffeur espagnol, perdu et un peu affolé nous expliqua qu’il voulait rejoindre Argelès Gazost et que son GPS s’était certainement trompé. Prenant notre mal en patience, beaucoup de temps s’écoulera avant que nous ne puissions siroter notre bière ou notre vin chaud chez Lolita. Ce fut néanmoins une merveilleuse journée pour les 11 participants, tous enchantés par tant de beauté.
Un tout petit conseil pour les marcheurs qui, un jour, chausseront les raquettes. Sachez qu’il faut doubler le temps et la fatigue eu égard à la même sortie sur la terre ferme. Certains l’ont découvert aujourd’hui.
GH