LA POINTE DE SURGATTE
C’est un col du Soulor presque désert que nous découvrons aujourd’hui vers 9 heures. Les cyclistes partis ce matin à l’assaut de ses pentes ne sont pas encore arrivés. Un brouillard intense nous cache le paysage si beau par grand soleil. Un véhicule ronfle sur le parking, c’est le pinceau à moteur des gens de l’ex DDE. Ils vont peindre le nouveau bitume de la route Soulor Aubisque. Vous connaissez la chanson de je ne sais plus qui ?
« Je suis le peintre des montagnes,
C’est moi qui ai peint le Soulor
Avec du blanc d’Espagne
Sur la route, je trace les bords » etc. etc.
Ils partent en même temps que nous, eux vers l’Aubisque avec leur pinceau à moteur et nous vers la pointe de Surgatte avec nos sacs et dedans, notre espoir de voir le soleil plus haut. Nous sommes 7 au départ. Michelle et Christian C, Danièle B., Anne L., Sylvie (je ne connais pas encore son nom), Roger D. et moi-même. Eh oui, nous avons dans nos rangs une nouvelle recrue : Sylvie. Nous avions déjà des problèmes d’identification avec les Michel et Michelle, avec les Martine, nous en aurons maintenant avec les Sylvie. Ils manquaient d’imagination les parents d’autrefois.
Une large et confortable piste nous dépose au col de Saucède mais ensuite, dans la brume épaisse, rien ne ressemble mieux à un bon chemin qu’un mauvais sentier. Nous allons marcher un peu à l’aventure avec, pour seule certitude, les 500 MO de Mimi. Mais il semblerait aujourd’hui que des microcoupures apparaissent dans cette mémoire au demeurant fort développée. Le haut des Gabizo apparaît soudain dans une éphémère échancrure de la brume sur notre droite. Ce qui a pour effet immédiat d’abord de nous situer géographiquement et ensuite de croire que, là-haut, règne le grand beau. Roger, qui vient d’acquérir un magnifique programme city trail, a enfin maitrisé ce logiciel et nous confirme que nous sommes sur la bonne route. Dommage qu’il n’ait pas téléchargé toutes les cartes utiles. Il apprendra vite.
Un cirque apparaît devant nous. ‘’ C’est le bon’’ nous dit Mimi. Hélas non, pas encore le bon. Je monte sur une bosse herbeuse et, oh surprise ! j’aperçois peu loin, les deux sommets caractéristiques de la pointe de Surgatte émergeant à peine de la mer de nuages. Nous sommes dans la bonne direction et, en quelques pas, nous foulons enfin l’herbe de notre sommet convoité. Notre récompense est un soleil magnifique éclairant une mer de nuages d’où émergent quelques pics et massifs tels des iles dans un océan blanc. C’est une splendeur qui efface bien des douleurs et des fatigues.
Quelques photos, un petit repas rapide et nous voilà plongés dans les douceurs d’une bonne sieste, dans les bras de Morphée pour certains, tout en admirant les efforts surhumains que fait un berger descendant une brebis blessée sur son dos. Mais que veut donc cet autre berger, beaucoup plus haut sur la crête, qui ne cesse de crier, de s’arrêter, voire de tomber. Dans la crainte d’assister à un drame, nous remontons vers cet homme apparemment en difficulté. Je ne vous conte pas le plaisir que l’on éprouve à remonter une pente rude à vitesse rapide après un repas, si léger soit-il. Et tout cela pour s’entendre dire lorsque nous le rejoignons : ‘’ J’appelle mes moutons descendus trop bas’’ ». Enfin ce fut une bonne action de notre part et pas de remords pour nos consciences. Nous eûmes quand même droit à ses remerciements.
Et pendant ce temps remontait le brouillard, lentement mais surement. Vite, c’est à nouveau la plongée dans la purée de pois et le retour au col du Soulor vers 15 h. La DDE arrive en même temps que nous. Leur journée a été courte mais il ne faut pas peindre après 15 H la peinture ne prendrait pas. RADIO SENTIER a deux nouvelles correspondantes, JP, tu es battu.
G H
PS Le city trail de Roger me semble aussi menteur que les autres. Il annonce un dénivelé bien supérieur à la réalité.