Serge, les montagnards aussi sont tristes, ils ne te rencontreront plus. Tristes aussi car beaucoup d’entre nous lisaient tes comptes rendus, appréciaient beaucoup la richesse de tes phrases, leur côté ironique et alerte. Mais la nature a horreur du vide et d’autres plumes te remplaceront, même si elles n’auront pas ton talent. Nous allons te raconter notre journée d’hier.
Nous partons du parking situé au-dessus de la chapelle de Hountas sur la route du col de Marie Blanque. Temps gris et maussade. La météo avait prévu le soleil en altitude mais comme d’hab, c’était faux. Par une piste confortable puis un sentier un peu plus pentu, nous arrivons au col de la Hount Barrade. La prise d’altitude nous rapproche irrémédiablement des nuages bas et notre pic Barsaut convoité se perd la tête dans les brumes. Dès lors, nous acceptons l’idée de ne pas lui rendre visite aujourd’hui. Une petite descente nous conduit à la cabane Castillou, banale mais érigée dans un décor admirable lorsqu’il fait beau bien sûr. Nous nous cachons dans les rochers alentours pour grignoter nos provisions et jouir d’une mini sieste un peu frisquette.
Oh joie, oh miracle, vers 13 heures, les brumes se déchirent, le rideau se lève sur un décor phénoménal. Le rocher d’Aran, L’Ourlène et bien d’autres sommets, porteurs de beaux souvenirs pour nombre d’entre nous, apparaissent lentement. La chaine nous offre son strip-tease, elle se dévêt, laisse apparaitre ses formes, mais lentement, très lentement. Le soleil, de la partie lui aussi, ajoute une note chaude au spectacle ainsi qu’au moral qui grimpe de trois crans.
Alors, nous ne sommes plus pressés de quitter ces lieux admirables. Nous prolongeons la sortie par une montée au soum de Counée, une redescente au col et une nouvelle remontée au pic Barsaut. Ouf, c’est assez croirez-vous ? Non car, au cours de la descente, nous rendons visite par une légère remontée aux « « cercles de pierre » vestiges d’une civilisation disparue. Arrivés aux voitures, nous apprécions grandement les bouteilles sorties des glacières.
Voilà Serge, c’est en te racontant nos exploits que nous honorerons ta mémoire. Nous sommes sûrs, toi le grand sportif, que tu apprécieras nos efforts. Aller adichatz comme nous disons dans nos montagnes, nous ne t’oublierons pas.
GH