Dimanche 6 février 2022

Les fossiles
Après tant de matinées dominicales sous le gel, les sourires se figent, les jambes s’engourdissent, les pelures d’oignon s’accumulent. Ce matin ne fait pas exception.
Au dernier moment le Barbu de schubert a préféré un bain de nageoire d’eau chaude à la traversée hasardeuse d’un gué. Mais la crevette fluo, l’omble chevalier et le Koï carpé sont bien présents dans la campagne gelée. Piétat esquivée en ondoyant des écailles, nous frétillons tout le long d’une longue descendante ensoleillée qui nous dépose sur une plage de la rivière Arrêt darré. Là on se caille.
Nos cerveaux à nouveaux engourdis doivent résoudre l’énigme du jour : comment franchir une succession de murs de barbelés disposés sur une centaine de mètres ?
Sous le pré d’herbe verte, quel magot se cache-t-il pour inciter le propriétaire des lieux à repousser les intrus qui oseraient suivre le cours de la rivière jusqu’au pont de Lhez ?
Méthode : quand on a pas de réponse à une question on évite de se la poser, mais on fonce. Carpe Koï tel un serpent de mer ondule alors entre les rangs de barbelés, évite les branches agressives ou les bordures glissantes qui menacent à chaque pas de nous précipiter vers les pointes acérées des clôtures. Ouf, il a réussi à ouvrir la voie et le commando d’évasion peut enfin se détendre le long des berges du lac. Pause goûter bienvenue.
Retour par le haut de Lespouey, à « Pourric ». Là des panneaux annoncent une chasse en cours et les aboiements localisés dans le bois du Rebisclou nous incitent à renoncer à traverser ce bois. Courageux mais pas téméraires nous rentrons par la côte des pendus et la descente glissante vers la Barthe.
Enfin dégelés, nos profils fossilisés de 9h font place à ceux de fringants vététistes de 12H.
C’était trop bien.
mm