Les vapeurs et le voile
Samedi 15 mars, nous sommes 6 du groupe lent au départ, Place de la Mairie. Le circuit est parfait : du plat avec du vent de face, un régal. L’allure des premiers kilomètres est faiblarde et comme le fond de l’air est assez frais il est temps de trouver un rythme plus soutenu mais raisonnable. Trop vite et le petit groupe explosera, trop lent et les vaches massées le long du parcours nous mettrons en boîte : celle de la vache qui rit, bien entendu. Après quelques kilomètres nous trouvons la bonne cadence (entre 40 et 45 km/h) et nous filons à la vitesse de la vapeur de l’autocuiseur. Hélas, une pièce aussi tranchante que métallique sectionne net le pneu de la roue arrière de Michel. Dans sa roue Françoise et Pierre, surpris par l’arrêt brutal du cycliste (allure de 23,5 kms/ à ce moment là) ont heureusement le réflexe du vététiste aguerri face au danger : roulade dans l’herbe tendre pour Françoise, chute évitée par Pierre. Il est temps de faire le point sur la casse, sous l’œil de Christian C : pneu à moitié sectionné pour Michel, roue arrière maladive pour Pierre. La réparation de la crevaison est compliquée par l’enflure. Je parle de celle de la chambre à air qui s’évade du pneu. Je suis sauvé d’un retour pédestre par un jeune cadet de Gascogne, par ailleurs excellent cuisinier, qui opportunément tire de sa musette un vieux bout de lard qu’il positionne habillement entre le pneu avarié et la chambre à air de fraîches noces.
Le retour par le chemin le plus court s’impose et nous faisons demi-tour, 20 kms nous séparent de la capitale des limaces. Pour agrémenter le chemin, nous espérions un numéro de danse du ventre de Françoise : ne revient-t-elle pas d’un stage nord-africain ? Sans doute la présence de Jacques est-t-elle un frein au lâcher attendu ! Il faut bien tenir le guidon, et les gamelles, suffit pour aujourd’hui ! Toutefois, la roue arrière de Pierre se chargera d’apporter un peu de légèreté au moral des troupes en retraite. Sa roue, modèle Shimano SDF, offrait un voile du meilleur goût qui rappelait les délices orientaux : un quart de tour par ci un quart de tour par là. Allure chaloupée au charme attachant. Mais il fallait bien qu’il tienne ce voile évocateur. Avec maîtrise, Pierre dompta la belle pour un retour garanti « a casa ». Pendant ce temps, Michel faisait la danseuse, car le pneu avait été volontairement peu gonflé, et vingt bornes sur les pédales … c’est presque comme le vélo sans sel, un poil moins poivré.
Quand à notre jeune Gascon, il fila en tenu bleue mousquetaire à l’assaut de quelques côtes. Il est vrai qu’il avait rongé son frein depuis de nombreux kilomètres et sa fougue ne demandait qu’à s’exprimer. Aux dernières nouvelles il atteint Bayonne d’un trait, salua Blanco à Aguilera, Lescarboura à Dax, François Moncla à la Croix du Prince et de retour à Tarbes eut encore la force de concocter un plat inédit : un couscous « voile et vapeurs » !!!
Bon appétit et à la prochaine sortie « normale »
mm