Dimanche 30 août



Aplanir les bosses
 
​Ce matin un temps de rentrée scolaire a surpris les 6 participants à cette randonnée particulière. Pourtant les vestes furent rapidement déposées avant l'entame de la côte de Sarrouilles. La route des crêtes en direction d'Aureilhan nous maintiendra sous bonne température et ce jusqu'à Orleix. C'est par la route goudronnée que l'on arrivera à Oléac-Debat pour grimper encore jusqu'à la tour sémaphore, nous assistons alors à une mini révolte : Danièle s'empare d'un engin de chantier et menace d'aplanir toutes les bosses environnantes. Dès lors le reste du parcours sera bien plus doux tout en restant sportif. Une boucle vers Dours nous donne de l'élan pour traverser la plaine en direction de l'Adour, nous remontons la rivière jusqu'à Tarbes et Séméac. On pourrait croire que cette sortie se termine ainsi mais non, l'ensemble du groupe vététiste est invité chez Michel Prudence. Quoi de mieux pour aplanir nos différences qu'une réception que Michel tenait absolument à réaliser chez lui. Bien épaulé par Nelly et Mickael le maître des lieux accueille tout le monde avec bienveillance et générosité. La seule trahison viendra du ciel : les averses nous obligeant à un repli stratégique. Vers 17 h le ciel s'assombrit déjà, il n'y a plus de saison, le tour de France a bien lieu en septembre on croit distinguer un vol de palombes dans la brume... C'était des colombes.

                                      SM

Dimanche 23 août‌



Le chêne et la "pitayre"
 
Après un dimanche d’interruption salutaire nous nous retrouvons à 6 sur le lieu de rendez-vous. Souvent dans ce cas là il n'y a pas de sortie établie par avance et c'est alors les Puyolles qui sont proposées à la grande satisfaction de tous. La sortie des Puyolles offre à la fois un attrait sportif à l'aller, une vue imprenable sur la plaine de Tarbes et sur la chaîne des Pyrénées et un retour rapide sans difficulté notoire. A l'allure du groupe on sent bien que les dernières sorties estivales portent leurs fruits, la montée de Bastoura est franchie sans difficultés et l'on arrive très vite au "carrefour de l'arbre". A l'ombre du chêne centenaire qui marque l'endroit et autour de quelques barres énergétiques le coach décide d'atteindre la partie sommitale du lieu en empruntant dit-il une "pitayre". Nous découvrons que ce mot désigne une rampe à forte déclivité qui nous emmène effectivement sur le point le plus haut des Puyolles. Le retour sera simple formalité aiguillonné toutefois par quelques insectes piqueurs (piquayres) s'en prenant au premier de cordée.

                                                  SM

Dimanche 09 aout 2020

Artigole de Bulan
 
Pour la dernière sortie inscrite au calendrier du programme estival le noyau dur était reconstitué avec le retour attendu de Michel P et le renfort de Fabrice S. Nous étions donc 7 sur le parking des célibataires à Esparos. Sans échauffement nous sommes immédiatement dans le dur pour atteindre le plateau du lieu de tournage du film "le pacte des loups". Après le Pla du Moula la pente est moins régulière mais présente de temps en temps des pourcentages sévères, en vue du col de Couradabat une légère averse refroidit les moteurs frisant la surchauffe. En tournant le dos à l'impressionnante entrée des grottes de Spugue de las arès nous nous regroupons au col des Estrets pour repartir à l'assaut du suivant, le col d'Oueil l'Usent. Sur 3 kilomètres environ la progression est en léger faux plat descendant et brutalement la pente s'élève, régulière mais sans un instant de repos de plus le soleil parvient à traverser le feuillage, l’effort est à son maximum. Une partie du groupe s'attarde à contester les indications GPS et c'est pourtant au bout de cette piste qu'émerge l'accueillant refuge de L'artigole de Bulan, but de notre randonnée. Après 2h 45mn d’effort le retour en descente offrant une variante par Arrodets encombrée de graviers et de caniveaux est tout de même bien appréciée de tous. Un petit effort supplémentaire est nécessaire pour passer Laborde, le terrain de rugby au bord de l' Ayguette est en vue et à l'entrée du village notre parking. Biens attablés la récupération est plus facile; même la menace d'un gros orage au dessus du Signal de Bassia et sur la vallée ne pourra gâcher ce moment de convivialité clôturant cette saison perturbée par des événements exceptionnels.
                               SM

‌Dimanche 2 août



Le chemin Henri IV
 
Est-ce le hasard du calendrier‌ ou la finesse de nos organisateurs ? mais aujourd'hui 2 août est la date exacte du couronnement d'Henri IV (2 août 1589). Depuis le lac de Lourdes nous sommes 6 à suivre le panache blanc des brumes matinales. Après la côte de Peyrouse le sol détrempé nous oblige à quelques acrobaties, il faut dire que le temps se gâte, quelques bigourdans de mauvaise foi se plaisent à dire qu'en Béarn il y a toujours du brouillard et bien ce n'est pas vrai... parfois il pleut. Comme des poules mouillées nous continuons notre progression à travers les belles forêts communales sur cette vieille voie romaine. Seule la vue sur les Pyrénées nous manque et même les chevaux blanc sont gris. Mais l’atmosphère se réchauffe et nous arrivons secs en vue du château de Franqueville à Bizanos. Sur place Guillaume, ponctuel, nous attend avec un ravitaillement de circonstance, c'était une bonne idée car si le voyage aller s'est bien passé confirmant que nous étions en bonne forme, il ne faut pas oublier que le retour est reconnu comme plus difficile et nous n'avons pas l'intention de progresser comme des tortues, sans dénigrer le berceau du bon roi. C'est vers St Vincent que les premiers fléchissements se font sentir, nous redoutons tous le passage boueux repéré le matin même et pourtant l'écueil sera franchi sans problème majeur. C'est autour d'une belle table bien garnie que le bilan est présenté : 70 km pour 1070 m de dénivelé positif et un peu plus de 6 h d'efforts.
Pour résumer cette journée,citons une phrase du roi Henri: "Les déplaisirs talonnent toujours les contentements"

                                          SM

‌Dimanche 26 juillet
 

Peyragudes-col d'Azet,
 

Loudenvielle‌, blotti dans sa vallée si bien protégée, mais je dois m'en excuser, où je ne connais pas de personnalités marquantes comme dans la plupart des villages que nous traversons. Je ne possède en la matière qu'une documentation précise sur le village de Monlezun dans le Gers...
Au pied du Skyvall nous sommes 6 avec Jean François notre jeune guide. Dans le confort des cabines nous nous élevons sans peine à travers la mer de nuages jusqu'à la station de Peyragudes où le soleil est présent. Dans la descente les premiers lacets nous invitent à la prudence mais bien vite la piste devient plus accueillante et l'on peut admirer les prairies et les sommets majestueux qui nous entourent. En flirtant avec la brume nous atteignons non sans peine les villages de Germ et Mont qui sont au diapason de toutes les localités environnantes, authentiques et biens entretenues. Nous voici de retour dans la vallée du Louron, notre guide impétueux nous emmène sur le versant opposé par une piste forestière. D'un rapide coup d’œil il faut bien constater que le coin n'est pas équipé du Skivall et un effort prolongé et exigeant sera nécessaire pour atteindre le Pla de Labasse et les crêtes d'Azet, point de vue exceptionnel sur les vallées d'Aure et Louron. Devant l'état des troupes nous prenons la sage décision de redescendre par la route de Val Louron. Les 40 km seront atteints avec un peu plus de 1000m de dénivelé positif. Jean-François a été un guide patient, compréhensif et attentionné mais pour l'année prochaine nous recherchons un accompagnateur de plus de 70 ans, carte vermeil et hanches en téflon.

                                         SM

Dimanche 19 juillet

Cheust difficult,
 
​A la sortie du beau village de Cheust, un parking ‌vaste et plat accueille les 5 valeureux candidats volontaires pour une ascension interminable. Devant les viennoiseries sensées nous charger en calories, un érudit du groupe m'explique l'origine du mot chocolatine : à l'époque où les anglais occupaient la région ils étaient friands de "pains au chocolat" qu'ils appelaient chocolate in bread, quelques séméacais voulant jouer les British scindèrent le terme en "chocolat in", finalement ce sont peut être les parisiens qui emploient le bon terme... Un pas que je n'oserai franchir.

En attendant nous sommes bien en Bigorre et nous trimons sérieusement sur les 10 km de montée qui ne permettent pas le moindre répit. Malgré la difficulté on apprécie la beauté des moulins, lavoirs et autres points d'eau aux alentours d'Ourdis et Cotdoussan. A l'abri du pic de la Clique proche de Germs sur l'Oussouet nous provoquons un premier regroupement avant de partir à l'assaut des 5 derniers kilomètres. Au pied des lacets qui mènent à la cabane du Couret il ne faut pas trop réfléchir et puiser dans nos dernières volontés pour franchir l'obstacle. De là-haut la vue est imprenable sur les plaines de l'Adour et le Gave, tout près de nous, le Montaigu et ses crêtes menaçantes. Les disques de frein chaufferont un peu dans la descente pourtant agrémentée par des raccourcis biens appréciés.
Au total, 20 km pour 920 m de dénivelé positif, certainement la sortie la plus rude de la saison mais si belle.
 
                                            SM

Dimanche 12 juillet



Le bon, la brute et les truands,
 
Au rendez-vous à Agos Vidalos nous étions 5 à la mine patibulaire. Le responsable de la section VTT affable et conciliant : le bon. Le coach intransigeant et jamais fatigué : la brute, suivi par 3 gueux jamais contents mais qui suivent toujours : les truands. La horde sauvage longe les rives du gave jusqu'à Soulom et s'engage sur le tracé de l'ancienne voie ferrée. Le danger se présente déjà à l'entrée du tunnel, le risque est réel tout en sachant que lorsqu'il s'engage là dedans le train sifflera trois fois. Grosse difficulté au niveau du colimaçon mais la vue est belle au dessus du gave, la rivière sans retour que rien ne peut arrêter. Une averse rafraîchit les montures ce qui nous permet d'arriver facilement à la gare western de Cauterets, avec un peu d'imagination on entendrait les notes lancinantes de Sergio Léone. L’arrêt est de courte durée car il faut laisser la place au train de 3h10 pour Yuma. Dans la descente raisonne le claquement sec d'un coup de feu serait-ce le tir d'une winchester ? le déluge qui nous tombe dessus nous prouve que c'est l'orage. Pas de cadeaux dans la belle descente et le long du gave, c'est règlement de compte à ok corral. Pour une poignée de dollards on se restaure au niveau des voitures, en guise de whisky le bon vin offert par un illustre Sergio fera l'affaire.
Le jour où nous serons plus nombreux je vous raconterai l'histoire des huit salopards.

                               SM

Dimanche 05 juillet 2020

Et le train siffla trois fois !!!
Une journée estivale s’annonce sur la haute vallée de l’Adour, secteur de Payolle. A huit nous filons vers la Hourquette après avoir franchi l’Artigou par le pont des fondeurs. Puis très vite à gauche direction le col d’Aspin par le chemin de la cabane  qui s’élève dans la forêt du Différent. Endroit bien nommé, car c’est là que commencent les ennuis. Au détour d’un virage dans la pente de la piste au  creux d’un passage presque glacial nous sommes interceptés par une brigade antidopage. Les équipes pro préparent le Tour 2020 et fréquentent les cols pyrénéens. C’est une opportunité pour l’UCI de procéder  à des contrôles inopinés. Nous sommes vite repérés car nous progressons comme des balles de mousquets. Le hasard de mauvais œil s’acharne alors sur Serge M. La brigade lui soutire sans ménagement un demi-litre de sang gascon persillé et aillé à souhait. Puis Il obtempère à l’ordre de se rendre sur le Plateau afin de satisfaire à un contrôle d’haleine car ses vapeurs d’ail ont fortement troublé la soutireuse de sang plus habituée au Riesling.    
Réduits à  six ( car Danièle, suspectée  de foie gras à en faire des tartines, accompagna son frelon )  nous passons les cols d’Aspin, de Beyrède, atteignons  la Ribe de la Poutge ( point le plus élévé du circuit, 1500 mètres). Longue descente par le chemin du Houillassat, puis une superbe trace par Esgratails et  les Hosses nous permet de rejoindre l’Espiadet. Cerise sur le gâteau, par la route du col d’Aspin après un kilomètre nous rejoignons la route forestière de Morère, le Lac et enfin la dernière descente libératrice vers les voitures. Serge est innocenté car seules quelques traces de Madiran et des résidus de Menjucq furent détectées. Danièle a tartiné son fois gras pour ses 50 berges et le dernier contrôle atteste que le train a sonné trois fois (message codé).
Dégustation de produits locaux, tout va bien sous le soleil.  

mm

Dimanche 28 juin 2020

Huit dans la ouate d’Azun
Quand le ciel bas et lourd pèse comme un couvercle le citadin normal s’enroule sous la couette. Tétiste limaquais, d’Arras à Aucun  dans la purée de pois, chemine en ton auto, attiré par les sommets, tout en haut le soleil brille ? Ah la vache ! au détour d’un virage un troupeau fait barrage, elle est où la route ?
C’est qui ces hombres déguisées dans la brume, cramponnées du pneu, sacs à dos  harnachées. Cui Cui, gallinacé mouline, coin coin Michel D son pédalier se coince. Mais Pierre A, le maître des lieux, cousin de Macgyver, répare au caillou humide la panne qui menace.
C’est comment quand y a pas de brume ? C’est par où qu’on va ?   ce sont des traces de chien ou de loup ? Noyés dans le doute nous progressons, cui cui, c’est trop bien, coin coin la panne qui menace, ah ! tiens voilà Cantau. Cabane perdue dans les nuages, pause et bla bla avec un groupe sympa de tétistes mixte qui vantent la fraîcheur de D.M. Et nous on rame ?
Après le Lac d’Arou noyé dans la brume direction le Soulor  et photo sur fond gris, puis retour par les bois et la piste perdus dans les nuages. Deux furtives éclaircies, hélas l’épaisse grisaille gagne la partie.
Trois heures de vélo, 1H30 de pique-nique, presque on ne se voit plus. Mais l’estomac rempli, roule ma poule vers la plaine, là-bas il fait si beau ?

mm

                                       LE   LAC DU BARBAT, UN 18 JUIN

       « Oh merde, je me suis trompée ». C’est un peu en ces termes que débute notre journée programmée pour monter au lac du Barbat. C’est une communication téléphonique entre Thérèse et Annick sur le ‘’parking habituel‘’ où nous attendons patiemment Annick. Et Annick ne vient pas. Elle a simplement oublié que le départ était programmé pour 7 h 30 et  non 8 h. Néanmoins, son sac de montagnarde aguerrie étant prêt depuis la veille, nous lui donnons rendez-vous à Lourdes. Et c’est elle qui nous attendra au funiculaire.

        Tel le scénario habituel, dès notre arrivée à Lourdes, la valse des essuie-glaces débute. Leurs doux ronronnements vont nous accompagner jusqu’au lac d’Estaing. Chacun de leurs battements efface la pluie mais aussi nos espoirs de vivre une belle journée. Tout au long de la route, il pleut, au lac, il pleut encore. Bien au chaud dans nos véhicules, nous envisageons la suite : faire le tour du lac d’Estaing, redescendre ou attendre. Cette dernière solution est bien la meilleure. En quelques minutes, le voile du ciel se déchire, une belle et large plaque bleue éclaire soudain le paysage devenu moins gris. Moins gris aussi notre moral. C’est plus qu’il n’en faut pour chausser vivement  nos chaussures, endosser nos sacs et attaquer le raide et boueux  GR 10.  Aux abords d’Arrioussec, la pluie nous cueille à nouveau, vous savez, cette pluie qui nous fait sortir les ponchos du sac, ajuster péniblement les sursacs et qui cesse quelques minutes plus tard, toute heureuse de nous avoir joué un sale tour.

      Nous montons sur le GR10, sous un ciel tantôt laiteux, tantôt lumineux, jusqu’aux cabanes du Barbat. L’une, très jolie mais fermée, l’autre beaucoup moins accueillante mais ouverte nous offre son mobilier misérable. C’est l’image symbolique du riche  qui ne veut pas partager ses richesses et du miséreux qui offre le peu qu’il a. Sur trois mousses posées sur trois lits métalliques, nous mangeons confortablement à condition de ne pas trop écarter nos fessiers des bords de la ferraille.  Dehors, le temps au beau moyen, suffisamment beau pour nous faire recharger les sacs et reprendre le sentier jusqu’au lac du Barbat, but programmé par notre chef suprême. Il nous attire, c’est l’appel du 18 juin. Le temps se tient au beau moyen, plutôt moyen que beau mais enfin. Le paysage nous enchante, alors nous restons un long moment au bord de cette eau sauvage et rugueuse, propice aux farces des petits malins qui aiment arroser leurs petits camarades avec une eau si froide, aussi froide que la vengeance qui viendra un jour prochain.

   La descente s’opère par le même sentier, raide et glissant à souhait. A Arrioussec, jambes un peu lourdes, nous préférons la douceur et le confort de la large piste à la raide et glissante trace du GR. De retour aux voitures, toujours pas de pluie, ce qui nous autorise à déguster nos rafraîchissements bien au sec. Merci corona, nous sommes mieux ici que dans un bar soumis aux lois du confinement.

Belle journée qui mal débuta et bien se termina.

                                                                                    G H